mardi 10 mars 2020

CULTURE / CULTURE

4

ABDERRAHMANE KHELIFA À LA FONDATION ASSELAH AHMED ET RABAH

Lever le voile de l’ignorance sur l’Histoire de l’Algérie

Abderrahmane Khelifa (à gauche) à la Fondation Asselah Ahmed et Rabah © Louhal Nourreddine / Liberté

Dans ce nouvel ouvrage de 200 pages, l’archéologue et écrivain Abderrahmane Khelifa réussit le challenge de narrer l’Histoire de l’Algérie depuis l’aube de l’humanité jusqu’au 22 février 2019, soit 2,4 millions d’années.
L’historien Abderrahmane Khelifa a fait, ce samedi 7 mars, une halte à la fondation culturelle Asselah Ahmed et Rabah avec, au bout de sa loupe d’archéologue, les résultats de sa récente fouille qu’il a intitulée Chronologie de l’histoire de l’Algérie (des origines à nos jours) (éd. Gaïa). “‘L’Algérie n’est pas uniquement une route pour les chameliers et les nomades’, comme l’allègue l’historien, islamologue et romancier marocain Abdallah Laroui dans son essai de synthèse L’Histoire du Maghreb (éd. Maspero, Paris, 1970)”, s’est offusqué le conférencier.
S’il en est une preuve, celle-ci a été découverte en 2018 à Aïn Boucherit, située au lieudit Guelta Zerka, dans la wilaya de Sétif, distante de 300 km d’Alger, où des outils en pierre taillée qui datent de 2,4 millions d’années ont été déterrés par une équipe de chercheurs du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, que dirigeait le professeur Mohamed Sahnouni et à laquelle se sont associés leurs homologues venus d’Espagne, de l’Université Griffith en Australie et du Musée national d’histoire naturelle de France. “Les outils ressemblaient exactement à ceux dits Oldowan, trouvés jusqu’alors principalement en Afrique de l’Est.”
Et depuis, l’information qui a été rapportée par une revue scientifique a relégué l’Afrique de l’Est au statut de lanterne rouge et a hissé l’Algérie au podium du berceau unique de l’humanité, a déclaré l’orateur. Alors, et pour que l’Algérie ne soit plus cette terre où les caravaniers ne faisaient que passer, l’auteur d’Alger : histoire et patrimoine (éd. Anep, 2010) n’a eu de cesse d’écrire pour lever le voile de l’ignorance autour des lieux, mais pour éclairer aussi sur l’ère de l’héritage patrimonial que nous ont légué nos ancêtres, à l’instar de Béjaïa, capitale des lumières (éd. Gaïa). “L’optique est d’attiser la curiosité du citoyen pour qu’il aille au-devant de l’histoire de sa médina. À ce sujet, l’image de type didactique d’Aïn Boucherit requiert d’accompagner l’antique Sétifis vers l’essor culturel qui est source de richesses, eu égard au cachet touristique de bled Sidi-El-Khier”, a déclaré l’auteur d’Histoire d’El Djazaïr Bani Mazghanna (éd. Dalimen, 2007).
Aidé d’un diaporama d’images, l’auteur de Honaïne, ancien port du royaume de Tlemcen (éd. Dalimen, 2008) a instruit l’auditoire de Chronologie de l’histoire de l’Algérie à l’aide de l’éphéméride des invasions ou des conquêtes de l’Algérie opérées par les différentes dynasties qui s’étaient succédé en terre numide. Et d’une image à l’autre, les présents ont voyagé vers les grottes des Ours et des Pigeons à Constantine. Et de là, l’assistance a fait connaissance avec l’homme de Mechta-Larbi du Chateaudun-du-Rhumel, l’actuel Chelghoum Laïd, qui est vieux de 12 000 ans. Attractif et digeste, le mémento est l’idéal outil pour feuilleter l’histoire. “Néanmoins, je me suis interdit d’ajouter d’autres détails ou observations à côté de l’échantillon d’images qui certifient de l’authenticité des faits”, a précisé le tribun. Autre argument convaincant de Chronologie de l’histoire de l’Algérie, l’œuvre dissipe le doute mais aussi la confusion autour des dates et sert aussi d’outil d’apprentissage pour les guides touristiques. Au demeurant, Abderrahmane Khelifa a réussi le challenge de narrer l’histoire de l’Algérie depuis l’aube de l’humanité jusqu’au 22 février 2019, soit 2,4 millions d’années, en 200 pages.
À noter que l’après-midi littéraire a été modérée par le professeur Asselah Hocine.