mardi 27 mars 2012


Abderrahmane Khelifa à la librairie Allili

Tlemcen :


  Vente  dédicace du livre "Tlemcen, capitale du Maghreb central "(*)
 
« La restauration des monuments est un gâchis ! »


Par Allal Bekkaï


Après Mahi Tabet Aouel et Fatima Oufriha Bouzina, c'était au tour de Abderrahmane Khelifa, archéologue, historien, d'être l'hôte le lundi dernier(5 mars) de la librairie Allili pour une séance de vente dédicace de son dernier livre « Tlemcen, capitale du Maghreb central » paru aux éditions Colorset, qui passe en revue, sur 420 pages, tous les événements qui ont marqué l'histoire de la ville(Pomaria la romaine, Agadir la soufrite, Tagrart l'almoravide, Tlemcen l'almohade et la zianide, Mansourah la mérinide).Auparavant, l'auteur fera une présentation de son ouvrage à travers une conférence intitulée « Histoire de Tlemcen à travers ses monuments » illustrée de photos et de documents d'archives(data show). Il a envisagé ce travail à partir d'une lecture de Abdellah Alloui, en expliquant dans quel esprit il a fait ce livre. « Je m'inscris dans une perspective de longue durée et non dans l'événementiel », dira-t-il en précisant que son ouvrage n'est pas parrainé(subventionné) par le ministère de la culture dans le cadre de la manifestation de 2011. Il indiquera que ce livre fait partie d'une série dédiée à l'histoire des villes d'Algérie(Constantine, Bedjaïa...). « Je dois beaucoup à Tlemcen où j'ai fait mes premières armes », allusion aux fouilles qu'il avait menées sur le site d'Agadir avec Saïd Dahmani dans les années 80. A ce titre, il est considéré comme le fondateur de la première circonscription archéologique de Tlemcen. A travers son exposé, il dévoilera, avec « pièces à conviction » à l'appui les différentes agressions contre le patrimoine(Lac Kerrar de Aïn Youcef, le site d'Agadir, le mausolée de Sidi Daoudi, Mansourah, la rue des Vieux remparts, le Mechouar...). « Dans 50 ans, vos petits enfants ne verront plus la tour de Mansourah », prévient-il sur un ton pessimiste. Et de faire subir un « test » à l'assistance : « Qui refuserait un lot de 500 m2 sur ce site ? ». « Je ne suis pas pour une vie figée mais partisan d'un développement intelligent », précisera-t-il. « Vous avez la chance de toucher, de côtoyer des monuments du 12è et 13è siècle, vous êtes en relation directe avec nos ancêtres, une chance que n'ont pas des Américains », soulignera-t-il. Dans intervention lors du débat, Mohammed Baghli, chercheur en legs universel, ne manquera pas de le remercier pour lui avoir donné une copie d'une carte militaire sur les portes de Tlemcen(1842) avant de mettre l'accent sur la commémoration d'un double événement, à savoir le « 9 Décembre »(12è centenaire de la pose de la première pierre de la mosquée d'Agadir par Idriss 1er) et « 19 Juin »(inauguration de la première mosquée). En marge de la conférence, Abderrahmane Khelifa nous fera le point du « gâchis » en matière de restauration initiée à l'occasion de la manifestation de 2011 : «  Si vous prenez les remparts d'Agadir qui sont les plus vieux remparts, puisque c'est la première ville, c'est le premier noyau urbain, donc il fallait faire attention, que ce soit pour les remparts, que ce soit pour la mosquée, il aurait fallu prendre des précautions pour faire cette restauration, et il aurait fallu sur cela continuer les travaux de fouille qui ont été entrepris dans les années 80, et je suis avec mon ami Dahmani Saïd le découvreur de la mosquée d'Agadir, et j'en suis fier parce je considère avoir apporté quelque chose à l'histoire de mon pays et particulièrement à la ville de Tlemcen...Par rapport au Mechouar, il y eu une opération de fouilles qui a été lancée et cette opération de fouilles n'a pas continué pour pouvoir établir la nouvelle construction qui a été faite sur le Mechouar et on a dit que c'était politique, mais est-ce que le politique peut rentrer dans la falsification de l'histoire ?...Ce n'est pas nécessaire et  ce n'est pas souhaitable, parce que si nous disons que nous sommes fiers  de cette capitale de Tlemcen...(capitale de la culture islamique, n.d.l.r), nous nous devons mieux comprendre les monuments auxquels nous touchons, parce qu'ils sont l'essence même de notre identité...Pour Mansourah, vous savez d'abord qu'il y a un urbanisme effréné et qu'il y a des constructions qui sont en train de se faire à l'intérieur d'une zone non edificandi et qui à terme appelleront à la disparition de ce site...Comme ici à Tlemcen, vous avez la rue des Vieux remparts juste à quelques dizaines de mètres de la grande mosquée, et donc ces vieux remparts, on ne les voit plus, et bien dans une vingtaine d'années, on aura la rue des remparts de Mansourah et on ne les verra pas...Quant au nouveau style du minaret de la grande mosquée, on peut être choqué ,disons, par la dénaturation, il y eu, disons, une patine qui s'est installée à travers les âgés et qu'on ne retrouve plus, évidemment, on peut comprendre que le Tlemcenien, l'habitant de Tlemcen soit un peu désorienté parce que son horizon est changé, ce qui est un repère est changé, et donc est-ce que la patine va reprendre ses droits et dans une cinquantaine d'années, le temps va faire revenir la couleur, mais il faut  espérer dans toute restauration que ce soit réversible, c'est-à-dire qu'on peut rattraper l'erreur...


(*) Article non publié

vendredi 9 mars 2012


Salon du livre. Le premier à Sétif
Edité le: 14/05/2009
Salon du livre. Le premier à Sétif
Quand le livre fait la une
Avec une très forte participation attendue et un riche programme d’animation, la ville entend marquer l’événément.La capitale des Hauts-Plateaux, point de jonction entre plusieurs régions du pays, abrite du 7 au 15 mai 2009, le premier Salon du livre.
Coïncidant avec la célébration du 64e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945, cette manifestation est le plus important rendez-vous culturel national du printemps. Ainsi, des montagnes de beaux et intéressants livres seront étalés à la salle d’exposition de Maâbouda. Cet espace sera à l’occasion le lieu de rencontre des passionnés du livre et de la lecture. Ces derniers n’auront donc qu’une petite semaine pour faire un stock de bouquins quand on sait que très peu de librairies de Sétif et des régions du pays profond proposent un choix d’ouvrages, même limités et que les prix des publications sont le plus souvent hors de portée des bourses moyennes. Organisé par la wilaya de Sétif, en collaboration avec l’ANEP,la SAFEX et le SNEL, ce premier salon verra la participation de plus de 50 exposants et de nombreuses maisons d’édition telles Chihab, Casbah, ENAG, ANEP, OPU et la Bibliothèque Verte pour ne citer que ces éditeurs, devant présenter plus de 5000 titres nationaux et étrangers : « Le choix de Sétif n’est pas fortuit d’autant plus que cette cité carrefour, disposant d’un important lectorat, a besoin d’un tel moment de vie intellectuelle intense. Faisant partie du programme lié aux commémorations des massacres du 8 Mai 1945, ce salon n’est pas itinérant et s’inscrira dans la durée. Cette manifestation culturelle est avant tout la fête du livre et du savoir. Avec une université de plus de 50 000 étudiants, Sétif, cet essaimage du savoir et de la connaissance, réceptacle de toute cette synergie, mérite bien un salon dont l’approche thématique sera différente lors des prochaines éditions », souligne Mohamed Balhi, directeur de l’édition à l’ANEP, principal partenaire de la wilaya de Sétif, initiatrice de l’événement qui drainera à n’en pas douter la grande foule.
Celle-ci bénéficiera de ventes promotionnelles comme c’est l’usage en pareilles circonstances. A la recherche d’une convivialité et sans nul doute d’une certaine complicité entre l’écrivain et son public, des cafés littéraires sont au menu de cette foire. La maison de la culture de l’antique Sitifis abritera à ce propos les débats. Abderrahmane Khelifa qui donnera aujourd’hui à 15 heures précisément une conférence sous le thème « La préservation du patrimoine archéologique de la région de Sétif », donnera le coup de starter de ces rencontres littéraires. Kamel Bouchama, ancien ministre et ambassadeur enchaînera avec « De Djemila à Cesarea ». Fouad Soufi dissertera quant à lui sur « Ces Africains qui ont aidé les Algériens ». Avant qu’Abdelmadjid Merdaci n’anime le débat inhérent aux élites et au mouvement national. Vendredi, Cheikh Bouamrane parlera de « l’Emir Abdelkader, Résistant et humaniste ». Blogosphères, facebook, langage texto, les sujets de l’heure seront traités samedi avec un panel d’étudiants. Smaïl Seghir abordera par la suite le thème « Culture et gestion en Algérie » . La journée du samedi sera ponctuée par la projection d’un documentaire sur le 8 Mai, réalisé par Mériem Hamidet.
Dimanche, l’architecte-écrivain, Fayçal Ouaret interviendra à propos de « Pauline Roland, histoire de Sétif à travers une déportée ». Abdelali Merdaci emboîtera le pas pour présenter, « Djamila Débèche, première romancière Algérienne ». Mohamed El Amine Belghit retracera pour sa part l’œuvre et le parcours du Cheikh Fodil El Ouartilani ; le lendemain, Annie Steiner témoignera de Malika Gaïd, très connue à Sétif où l’un des plus importants lycées du pays porte le nom de la valeureuse martyr. En fin de journée, Amel Harfouche présentera Rime urbaine : Slam’it. Des comédiens et la jeune auteure Randa El-Kolli se présenteront au Théâtre municipal pour marquer le 200e anniversaire du grand dramaturge russe Nicolas gogol. Le compagnon de Kateb Yacine et Abdelhamid Benzine, à savoir Amor Mokhtar Chaalal, prendra le micro pour parler de Kateb et Benzine, ces deux illustres journalistes et écrivains.
Abdelmadjid Merdaci ainsi que le groupe musical M’lemma auront l’insigne honneur de baisser les rideaux de la manifestation qui aura sans nul doute le mérite de briser la monotonie dans laquelle se morfondait le pays des Nouredine Abba, Rabah Belamri, Saiï Zellagui, Hacène Belkhired et bien d’autres hommes de lettres aux anges là où ils sont …

Par Kamel Beniaiche
Quotidien El Watan du 07 Mai 2009.


L’initiative de consacrer un volume de la REMMM au monde rural de l’Occident musulman médiéval relève d’une double constatation : une carence manifeste des études sur ce thème et un renouveau des approches vouées à le sortir de l’ombre. L’idée est donc à la fois de faire un état des lieux de nos connaissances sur cette question et d’envisager les nouvelles perspectives de recherches qui se profilent à l’horizon. En proposant des réflexions de méthode et une confrontation de différents types de sources, le présent numéro a pour objectif de contribuer au développement des études rurales, domaine resté longtemps au second plan. Les travaux récents, fondés sur l’exploitation de nouvelles sources et un environnement historiographique renouvelé, abordent des voies inexplorées.
2Le premier problème que l’on rencontre lorsque l’on s’interroge sur le « monde rural » est de savoir ce que signifie cette expression pour l’Occident musulman. Quels sont les mots ou les formules qui, en arabe, désignent ces espaces de la ruralité, leurs activités, leurs populations ? La bādiya, espace du nomadisme ou semi-nomadisme plus ou moins soumis aux pouvoirs centraux, ne comprend qu’une partie de ce que l’on entend en français par « monde rural » : les qurā, villages ou bourgades de campagne, en sont exclus alors qu’ils sont au cœur de notre « modèle mental implicite » (Garcia-Arenal : 8) des campagnes. Cette question lexicale importante montre combien il est nécessaire de commencer par s’interroger sur la pertinence des espaces étudiés, des communautés définies, des productions envisagées.
3Cette difficulté nous a conduit à abandonner l’idée d’un numéro où les traditionnels clivages chronologiques seraient dépassés : la terminologie est déjà si fournie, les réalités socio-économiques sont si diverses pour un espace restreint et une période déterminée !
4L’idée de privilégier la réflexion sur l’espace occidental du monde musulman s’est progressivement imposée. L’Orient, et en particulier l’Égypte, bénéficie d’une abondante littérature administrative et d’un certain nombre d’archives, qui ont permis des travaux comme ceux de Claude Cahen (1977), de Tsugitaka Sato (1997) ou de Nicolas Michel (2000). Cette documentation n’existe pas (ou de manière infime) pour le Maghreb et al-Andalus, ce qui impose de rechercher la moindre information en convoquant tous les matériaux disponibles, en ayant recours à toutes les méthodes scientifiques et en croisant toutes les approches. Cette carence documentaire est en grande partie responsable du vide historiographique qui a marqué les études rurales sur l’Occident musulman médiéval. C’est aussi la nature des sources à notre disposition qui explique que les espaces hors les villes aient été délaissés : les textes que le médiéviste utilise traditionnellement (chroniques, récits de voyage, ouvrages de géographes, bribes de traités fiscaux…) émanent des milieux liés au pouvoir et présentent, lorsqu’ils l’évoquent, le monde rural dans une perspective avant tout urbaine. Les campagnes sont ainsi envisagées soit comme objet d’intérêt de la part de l’État, notamment en fonction des revenus fiscaux qu’il peut en attendre, soit comme sujet de méfiance lorsqu’elles menacent le monde des villes en cas de famines, d’épidémies ou d’émeutes. Cette vision des choses a sans doute influencé à l’excès les réflexions des historiens qui ont décrit un monde rural dépendant des cités et exploité par elles.
5Les premières recherches sur le monde rural de l’Occident musulman médiéval remontent à la première moitié du xxe siècle. On trouve alors essentiellement des travaux d’ethnographie sur les groupes sociaux « indigènes », surtout sur les Berbères (voir principalement les travaux de Montagne, 1930a et 1930b, ceux de Laoust, 1930 et de Bourrilly, 1932). Abraham Poliak (1936) a par ailleurs tenté une étude comparatiste en avançant l’hypothèse d’une « féodalité islamique ». Ses résultats n’ont pas suscité beaucoup de débats et ont finalement été remis en question au début des années 1960 par les travaux de Claude Cahen (1960). Un autre intérêt se dégage dans les années 1930, suscité par les documents juridiques, notamment les contrats : l’étude des contrats pastoraux et des contrats de louage semble susceptible de faire avancer la compréhension de cette société majoritairement rurale que la France coloniale doit administrer et dont elle espère tirer profit. LaRevue Algérienne, Tunisienne et Marocaine de Législation et de Jurisprudence publie en 1938-39 des articles de MauricePouyanne (1939) qui ont une orientation surtout juridique, de Robert Brunschvig (1938) et de Jacques Berque (1939), plus historiques et sociologiques, mais tous consacrés à cette thématique des campagnes. Dans les années 1950, une série de travaux abordent la vie rurale du Maghreb médiéval d’un point de vue économique en s’intéressant notamment au commerce du blé(Wolff, 1959 ; Romano, 1953). Cette approche est relayée dans les années 1970 par des études sur la géographie et l’histoire économique (Vanacker, 1973 ; Idris, 1973 ; Rosenberger, 1977), les productions agricoles et l’élevage(Vernet, 1976 et 1978). Au même moment, la découverte des recueils de fatwas mālikites et surtout l’affirmation que ces textes peuvent être retenus comme de véritables sources historiques conduisent les historiens à souligner avec force l’intérêt de ces textes, en particulier pour l’histoire socio-économique des zones rurales (Mezzine, 1988).
6Il faut également mentionner le débat autour de l’idée développée par l’historiographie coloniale(Marçais, 1913 ; Gautier, 1927), d’un recul de l’agriculture sédentaire et d’un déclin économique du Maghreb dus à l’arrivée des nomades hilaliens au xie siècle. Cette idée reposait sur l’étude des auteurs arabes des xiie-xive siècles, et en particulier d’Ibn Khaldūn (Berque, 1967 et 1970), tel qu’il était perçu au travers de la lecture de la Muqaddima. L’un des premiers à mettre en cause cette thèse fut Jean Poncet (1967) : minimisant les effets des « invasions » hilaliennes et remettant en question l’idée d’une crise du xie siècle, il a peut-être cependant poussé trop loin la critique d’Ibn Khaldūn. On reconnaît aujourd’hui que s’il y eut alors un point de rupture, le nomadisme n’est pas nécessairement opposé à la mise en valeur des terres et qu’il y aurait plutôt eu coexistence et complémentarité entre les activités agricoles de culture et d’élevage (Cahen, 1968). Cette histoire de la ruralité au Maghreb trouvait ses limites dans une exploitation de sources insuffisamment diversifiées.
7Tout aussi importants sont les débats historiographiques espagnols des années 1970 ; ils ont porté sur la place de l’Islam dans le passé ibérique (Lapeyre, 1965) et sur la nature de la société rurale andalouse à travers le concept de « formation tributaire » tel qu’il a été formulé par Samir Amin (1973). En reprenant cette terminologie, l’historienne argentine Reyna Pastor de Togneri insiste sur le passage d’al-Andalus d’une société féodale à une « formation tributaire mercantile » (1975). Au cœur de ces débats, l’ouvrage de Pierre Guichard enquête sur les structures « orientales » et « occidentales » et met l’accent sur le fait tribal et les constituantes agnatiques qui ont marqué la société andalouse (Guichard, 1977). D’autre part, la problématique de la multiplication des villages ruraux fortifiés et du mouvement d’incastellamento a suscité, depuis les années 1980, de nombreux travaux à la fois d’historiens et d’archéologues (Bazzana et al., 1988, Bazzana, 1992). Ces avancées historiographiques sur al-Andalus ont servi de modèle aux travaux sur l’Afrique du nord.
8L’intérêt pour le monde rural s’est « réveillé » depuis une bonne trentaine d’années. Au moment où de nombreuses disciplines se sont trouvées mises à contribution - l’histoire bien sûr, mais aussi l’anthropologie, le droit, la géographie, l’archéologie - les sources ont permis de renouveler les méthodes de leur questionnement. En témoignent notamment deux monographies des années 1990 consacrées à l’Occident musulman : l’ouvrage de Vincent Lagardère sur al-Andalus (1993), basé sur l’utilisation des fatwas compilées dans le Mi‘yār d’al-Wanšarīsī, et la thèse de Muhammad Hassan(1999) sur l’Ifrīqiya, dans laquelle sont exploitées aussi bien les sources traditionnelles que la documentation juridique. Ces études considèrent les fatwas comme des « instantanés » de la société maghrébine. Elles permettent d’approcher et d’appréhender les individus, non plus seulement depuis le haut, c’est-à-dire à travers le regard proposé par une littérature émanant d’auteurs proches des pouvoirs centraux (chroniques, récits de voyages, recueils de biographies), mais aussi depuis le bas, en suivant les réactions des individus et leur évolution au sein d’une société islamique en construction.
  • 1  On pourrait faire la même remarque pour l’archéologie marocaine en notant par exemple qu’il faut a (...)
9Les prospections d’archéologie rurale menées depuis les années 1980 promettent d’intéressants résultats(Bazzana et al., 1983-84 ; Bazzanaet Guichard1981 ; Castrum 2, 1988 ; Castrum 5,1999). Malheureusement encore trop peu nombreuses et souvent bloquées par des difficultés d’ordre politique et administratif, elles ouvrent cependant de nouvelles perspectives dans la confrontation des données matérielles avec les autres sources. L’archéologie s’est longtemps contentée de chercher à exhumer les ruines de l’antique Africa, délaissant presque totalement l’archéologie islamique qu’Abderrahmane Khelifa, dans son panorama sur l’archéologie islamique en Algérie, qualifie de « parent pauvre » du Service des Antiquités de l’époque (Khelifa, 1987 : 203)1. Dans ce dernier domaine, seuls les monuments architecturaux urbains ont réussi à attirer l’attention:on peut citer lesprospections menées depuis le début du xxe siècle à la Qal‘a des Beni-Hammad (Marçais, 1939 ; Vivier, 1995) ou à Achir (Golvin, 1966 et 1976). Les récentes études restent limitées au Maroc et au sud de l’Espagne. Il faut pourtant saluer les travaux menés par Martin Carver et Djamel Souidi dans le bassin d’Achir (Carver et Souidi, 1996). Cette carence, qui sera sans doute un jour comblée, ouvre cependant un champ immense de possibilités d’investigations pour l’avenir.
10Les publications d’études abordant la question du monde rural de l’Occident musulman se sont également multipliées et ce numéro offre un panorama des nouvelles perspectives de recherche. Il est malaisé d’en proposer une bonne présentation sans essayer de les classer selon des thématiques, mais force est de constater qu’une telle démarche, si elle répond à des impératifs d’intelligibilité, ne rend pas compte à elle seule de la façon dont les sujets et méthodes sont imbriqués. Trois thèmes se dégagent et permettent cependant de mettre en évidence les orientations des recherches récentes ou en cours.
11Le premier rassemble les recherches qui abordent des questions liées à l’économie rurale. On constate deux types d’approches : l’étude d’une production agricole particulière et de sa commercialisation, comme la thèse de Mohamed Ouerfelli sur le sucre dans la Méditerranée médiévale (Ouerfelli, 2008) ; la question de la mise en valeur des terroirs posée notamment grâce aux prospections archéologiques (Cressier, 1983-84).
12Le deuxième thème concerne plus particulièrement les structures de la société rurale. Le lexique est au cœur du sujet : l’étude des différents vocables qui désignent les groupes sociaux, si elle est précisément contextualisée, peut s’avérer pertinente. Elle apporte d’importantes indications sur la représentation que les auteurs se font des communautés qu’ils décrivent, mais aussi sur la façon dont les groupes se définissent eux-mêmes. C’est ce que montre Élise Voguet par l’analyse du recueil de fatwas d’al-Māzūnī (Voguet, 2005). Les toponymes et ethnonymes ont également été mis à contribution, notamment par Edouardo Manzano (2006), pour étudier les structures tribales ou claniques, saisir les réalités du monde rural et les rapports des tribus avec le territoire qu’elles occupent. Le recours aux sources chrétiennes postérieures à la reconquête de certaines régions de la péninsule Ibérique, telles que le royaume de Valence ou le sultanat de Grenade, apporte des éclairages suggestifs quant à l’existence de communautés rurales fortes et bien organisées (Guichard, 1990-91).
13Le dernier thème est celui des rapports villes/campagnes diversement abordé dans des thèses récemment publiées. À travers l’étude des techniques hydrauliques, Tariq Madani  examine la relation de la ville de Fès avec les territoires qui l’entourent (Madani, 2003). Ahmad al-Bahi, dans ses recherches sur la région de Sousse, recherches fondées sur une approche de géographie historique, étudie notamment la question des liens entre les grands domaines agricoles et la ville (al-Bahi, 2004). La thèse de Yassir Benhima (2009), quant à elle, montre combien l’évolution des structures de l’habitat et du peuplement de la région de Safi est liée aux événements politiques qui touchent les cités.
  • 2  Voir par exemple les travaux d’André Bazzana sur l’habitat villageois, de Patrice Cressier sur les(...)
  • 3  On peut citer le programme piloté par Jean-Pierre Van Staevel et ‘Abdallah Fili sur les villages e (...)
14Le présent numéro a été organisé autour de ces trois thèmes. Plutôt que de simplement résumer les contributions rassemblées ici, il nous a semblé plus pertinent de mettre l’accent sur les outils et les méthodes mis à profit. Il faut tout d’abord mentionner la multiplication des fouilles archéologiques surtout en Al-Andalus2 mais aussi au Maroc3. La contribution de Mathieu Grangé et Jorge Vilhena, qui suggère l’émergence d’une production primaire de fer en contexte d’habitat rural, présente ainsi des exemples illustrés grâce au projet BRONZMIRA, dont l’un des volets est proprement « rural », puisqu’il cherche à étudier de façon diachronique les systèmes de peuplement des espaces ruraux. Dans le cas des exploitations de gisements métallifères, le choix du site d’implantation des communautés paysannes s’explique doublement : il faut à la fois que la terre soit cultivable et que l’extraction et la commercialisation du fer soient possibles. Les nouveaux moyens d’analyse des matériaux permettent en outre de mettre en évidence l’occupation de ces terroirs sur le long terme – de l’Antiquité tardive à l’époque islamique, voire chrétienne - et de combler les lacunes dues à la carence de systèmes de datation fiables. L’étude de régions peu documentées par les sources écrites ou par le matériel céramologique est ainsi rendue possible.
15Les approches archéologiques proposées ne sont pas monolithiques : dans son article sur les parcellaires, André Bazzana associe l’étude des photographies aériennes anciennes aux enquêtes de terrain, ce qui lui permet d’avancer l’idée de la création d’un « nouvel espace agricole » à la suite de l’introduction des techniques de la petite irrigation. Cette approche régressive est également suivie par Yassir Benhima et Pierre Guichard qui étudient, à partir de la littérature d’époque coloniale, la ruralisation et la tribalisation de la région de Tebessa.
16Les textes arabes ne sont bien évidemment pas délaissés. Les dictionnaires biographiques, qui ne recèlent a priori pas d’indications directes sur le monde rural, s’avèrent très utiles pour l’étude des rapports villes/espaces ruraux : Tahar Mansouri et Tariq Madani soulignent leur intérêt en révélant le rôle des oulémas dans la mise en valeur des domaines fonciers. Les récits de voyages et les ouvrages des géographes sont abondamment cités : confrontés à d’autres sources (notamment archéologiques), ils s’avèrent essentiels pour pénétrer ces espaces « hors la ville », comme en témoigne en particulier l’étude monographique du Hodna que nous propose Mohamed Meouak, étude qui permet de mieux cerner le rôle politique et économique joué par cette région au sein du Maghreb central. Les descriptions répétitives et souvent stéréotypées des divers terroirs agricoles et de leurs productions qu’offre cette documentation méritent d’être réexploitées : elles mettent en évidence le lien très fort entre les groupes sociaux et la terre qu’ils mettent en valeur. Si l’identité de la tribu ou du village se forge, par exemple, autour de l’entretien d’une mosquée, l’appropriation du sol est également déterminante dans la construction des communautés rurales.
  • 4  Introduction du séminaire « Renouer entre droit et histoire. Perspectives maghrébines et moyen-ori (...)
17À côté de ces sources, la documentation juridique (formulaires notariaux et recueils de fatwas) est devenue essentielle pour l’étude des communautés rurales. Depuis les années 2000, un glissement s’est amorcé, faisant passer ces textes de « gisement d’informations exceptionnel pour l’historien » à un « objet d’études à caractère anthropologique »4. Les ouvrages de jurisprudence sont désormais envisagés comme des créations liées à un contexte précis et à un milieu déterminé, et on estime que la science du droit doit révéler la dynamique normative propre à chaque communauté. Ainsi, toutes les informations, même descriptives, que nous apportent les textes de jurisprudence, doivent être lues à travers le regard de celui qui les livre. Le gisement est d’autant plus prometteur que de nombreuses sources juridiques, conservées dans les archives et les bibliothèques maghrébines, restent à éditer. Allaoua Amara exploite en particulier les précieuses informations qu’offre cette documentation sur la gestion des espaces ruraux. Tout en soulignant l’ambivalence de l’apport des fatwas (données brutes et représentations juridiques de la réalité), Élise Voguet montre qu’elles permettent de donner voix aux acteurs silencieux des communautés rurales.
18Quelques sources occidentales viennent compléter la documentation. L’apport des documents grecs ou latins constitue une des spécificités de l’étude du monde rural méditerranéen. Ainsi, pour analyser l’impact de la production du sucre sur les campagnes méditerranéennes, Mohamed Ouerfelli utilise aussi bien des traités fiscaux égyptiens, des chroniques, des descriptions géographiques et des traités agronomiques, que des sources puisées dans les archives du royaume de Valence et de la Sicile. Grâce à cette documentation, il est possible non seulement d’effectuer des comparaisons, mais aussi d’apporter des réponses précises à des questions que les lacunes des sources arabes ne permettent pas de résoudre.
19Ces neuf contributions, si elles diffèrent aussi bien par la nature des sources utilisées que par les approches adoptées, offrent chacune un point de vue sur le monde rural de l’Occident musulman, domaine si longtemps délaissé, au prétexte que les lettrés arabes ne s’intéressaient guère au monde rural, voire le méprisaient. Si ce numéro n’a pas l’ambition d’offrir un panorama complet des recherches récentes sur l’histoire rurale de cette région du monde musulman, il se veut néanmoins une étape importante pour pouvoir saisir les réalités du monde rural dans sa globalité. Il montre à quel point les possibilités de recherche ont progressé et permettent d’aboutir à une synthèse au moins partielle sur les structures de ce monde « hors les villes » et sur les nouveaux champs d’investigations qui s’offrent à l’historien comme à l’archéologue. Manque sans conteste la voie ouverte par l’exploitation des sources hagiographiques des xivet xve siècles (Amri, 2008) et par les nombreux textes inédits conservés dans les zāwiyas. L’apport de la sociologie et de l’anthropologie n’apparaît également que très ponctuellement dans ce numéro ; il convient d’en souligner l’importance pour approcher les sociétés rurales, sur lesquelles les textes demeurent le plus souvent silencieux.
20Il faudrait multiplier les études régionales et les monographies, travailler davantage sur des problématiques relatives à la toponymie et au lexique, ainsi que sur la notion de l’espace. Une approche des campagnes de l’Occident musulman doit être à la fois thématique et dynamique ; elle nécessite l’examen des activités productives, des transformations du paysage agraire, des structures de la société rurale et des formes de son encadrement. Ce monde pourrait aussi être abordé à travers la question des techniques ; celle-ci constitue un autre angle d’attaque pour appréhender les pratiques agraires, l’organisation du travail dans les campagnes, l’évolution et les transferts de savoirs. Terminons cette présentation en formulant le vœu de voir ces recherches continuer, s’amplifier et s’enrichir par de nouvelles pistes et de nouvelles réflexions individuelles et collectives.
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Bibliographie

Amin Samir, 1973, Le développement inégal : essai sur les formations sociales du capitalisme périphérique, Paris, Éditions de Minuit, 365 p.
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Notes

1  On pourrait faire la même remarque pour l’archéologie marocaine en notant par exemple qu’il faut attendre 1976 pour que le Bulletin d’Archéologie Marocaine - la revue existe alors depuis vingt ans - comprenne un chapitre intitulé « Archéologie islamique ».
2  Voir par exemple les travaux d’André Bazzana sur l’habitat villageois, de Patrice Cressier sur les paysages irrigués ou ceux de Sonia Gutierrez et d’Helena Catarino sur la céramique.
3  On peut citer le programme piloté par Jean-Pierre Van Staevel et ‘Abdallah Fili sur les villages et les sites-refuges du Sous et de la région d’Igherm (Anti-Atlas oriental) et l’étude microspatiale dirigée par Yassir Benhima et ‘Abdallah Fili dans un village fortifié (Qsar) du Tafilalt.
4  Introduction du séminaire « Renouer entre droit et histoire. Perspectives maghrébines et moyen-orientales », IISMM, Paris 5-6 novembre 2004.
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Pour citer cet article

Référence électronique

Mohamed Ouerfelli et Élise Voguet, « Introduction », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne], 126 | novembre 2009, mis en ligne le 15 décembre 2009, consulté le 09 mars 2012. URL : http://remmm.revues.org/6359
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Mohamed Ouerfelli


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