dimanche 30 mai 2021

 

Abderrahmane Khelifa présente son dernier ouvrage

Les éditions ANEP ont organisé, samedi, au Centre algérien des arts et de la culture (Bastion 23) à Alger, une conférence animée par l’archéologue et historien Abderrahmane Khelifa. Ce dernier  qui a présenté son beau livre, publié par l’ANEP et portant le titre La Qal’aa des Beni Hammad. Reine du Hodna, de l’Aurès et des Ziban ».

Sur le plan historique, affirme Khelifa, les centres de gravité en Algérie furent, à travers les âges, nombreux . Cirta (Constantine) était la capitale de Massinissa mais d’autres villes comme  Tlemcen, Tihert, Achir, Béjaïa, Alger ont été, tour à tour des points d’ancrage de dynasties et de civilisations.   «C’est cette pluralité et ce patrimoine accumulé qui a fait l’Algérie dans toute sa diversité», a-t-il souligné.
L’ouvrage révèle le degré de civilisation d’un territoire autour de la Qal’aa des Beni Hammad puis autour de Béjaïa et enfin de la Qal’aa des Beni Abbas qui partagent une filiation historique.  Pour lui, «les Hammadite ont posé les fondements d’un pays qu’on appelle le Maghreb Central qui va de la frontière tunisienne jusqu’à Alger». Par ce livre qui s’ajoute à ceux qui l’ont précédés comme «Alger, La bien gardée», «Béjaïa, capitale des lumières», «Tlemcen, Capitale du Maghreb central» et d’autres, l’auteur cherche à démontrer la profondeur historique de l’Algérie. Confrontant des écrits d’historiens occidentaux et arabes à des données scientifiques récentes, Khelifa s’attèle à repousser les frontières de l’histoire. L’auteur explique que la Qal’aa des Beni Hammad, ville-forteresse construite en 1007 par Hammad Ibn Bologhine Ibn Ziri, était un pôle de rayonnement et un important centre politique, économique et culturel qui rivalisait, au XIe siècle, avec d’autres capitales comme Mahdia, Kairouan ou Fès.  «Les  différents chercheurs n’ont jamais tenté de mettre à jour son histoire», fait-il remarquer. Selon lui, ils se sont limités à l’étude archéologique du site. Dans «La Qal’aa des Beni Hammad», Khelifa retrace l’histoire d’un site historique, qui «n’a pas encore révélé ses secrets». Il livre aussi des études sur des régions mitoyennes telles que le Hodna, les Ziban, les Aurès qui, affirme-t-il, même si géographiquement montrent des différences ne constituent pas moins «une entité bien définie par les liens qu’elles ont entretenus à travers les âges».
La Qal’aa des Beni Hammad est un site archéologique situé dans la wilaya de M’Sila, dans la commune de Maâdid. Après une présentation, détaillant le relief, le climat, la végétation et fournissant des informations sur la pluviométrie et l’hydrographie de la région, l’auteur s’enfonce  dans les méandres de l’histoire, allant jusqu’à la préhistoire, en passant par les différentes périodes et civilisations qu’a connues la région, en particulier, et le Maghreb en général.
Le Maghreb n’était pas un no mans land …
L’auteur met également en relief des villes historiques telles qu’Achir, Tipasa, Djemila, Mila, Tébessa et une dizaine d’autres, tout en révélant les activités qui y ont prospéré et les liens qu’elles entretenaient à des moments donnés de l’histoire. Khelifa aborde aussi le coté religieux, évoquant les différentes croyances qui se sont succédées jusqu’à l’arrivée de l’Islam. Il souligne la richesse littéraire et artistique à travers les siècles. Il parle d’économie et des relations et échanges commerciaux  avec d’autre pays et royaumes. Mais le chercheur ne se limite pas à retracer cette histoire, il situe surtout l’importance historique de notre pays, allant jusqu’à remettre en cause certains écrits attestés. «La recherche sur la préhistoire montre que l’homme nord-africain est né ici et ne vient pas d’ailleurs comme l’ont écrit des historiens comme Ibn Khaldoun. Les différents envahisseurs ont apporté leur part de civilisation, mais ont trouvé des territoires habités et des peuples qui ont développé leur propre mode de vie et leur techniques».  Ce ne sont pas les Romains, lance t-il, «qui ont développé les techniques d’exploitation de l’eau. Les autochtones savaient avant eux trouver et acheminer le liquide précieux  vers leurs lieu d’habitation».
Docteur en histoire et archéologie, Abderrahmane Khelifa a effectué plusieurs fouilles, notamment sur les sites médiévaux comme Sidi Okba, Tlemcen, Honaïne et la Qal’aa des Beni Hammad. Il a occupé plusieurs fonctions au ministère de la Culture et des arts. Il a enseigné à l’École supérieure des beaux-arts, à l’École polytechnique d’architecture et d’urbanisme. Il est l’auteur de plusieurs articles scientifiques et d’ouvrages sur l’histoire et le patrimoine. Il a également contribué à la réalisation de plusieurs films documentaires tels que «La Qal’aa des Beni Hammad», «Massinissa», «Jugurtha», «Syphax» et  «Juba II». Il a été consultant à la radio nationale et actuellement membre du Conseil consultatif sur le patrimoine culturel au ministère de la Culture et des arts.
Hakim Metref

mardi 25 mai 2021

 

Le célèbre réalisateur Belkacem Hadjadj, réalisateur de l'illustre film historique consacré à Fadhma Nsoumer, a été honoré dimanche dernier à Tizi Ouzou lors de la clôture de la première édition du Salon du livre d'histoire pour la mémoire. Son film sur Fadhma Nsoumer a été projeté à la fin du salon. Il a, en outre, animé une conférence sur l'écriture du scénario historique.
La première édition du Salon national du livre d'histoire pour la mémoire, qui s'est tenue à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou et dans d'autres établissements culturels de la wilaya a pris fin dimanche dernier, avec une dernière journée riche en activités culturelles diverses.
Cette première édition d'un Salon du livre inédit, a été un succès, notamment par le nombre considérable des intervenants, mais aussi par la diversité des livres d'histoire et autres exposés à la vente tout au long de la durée du Salon du livre d'histoire pour la mémoire. Nabila Goumeziane, directrice de la culture et des arts de la wilaya de Tizi ouzou organisatrice de l'événement, a indiqué que ce salon est un évènement durant lequel les participants et les organisateurs ont vécu des moments de mémoire collective et d'Histoire profonde très intenses, à travers des témoignages, des récits, des échanges de l'ensemble des participants et de nos concitoyens. «Je remercie vivement tous ceux qui ont répondu présent à notre invitation: anciens combattants, auteurs, historiens, chercheurs, artistes, maisons d'édition, institutions, famille révolutionnaire, associations et tous nos invités», a souligné Nabila Goumeziane lors de la cérémonie de clôture.
Cette cérémonie de clôture très émouvante a été marquée par la présence et l'intervention faite par le célèbre réalisateur: Belkacem Hadjadj. Ce dernier a, d'ailleurs, été honoré à cette occasion par la direction de la culture et des arts de la wilaya de Tizi Ouzou pour son apport à la promotion du cinéma algérien de manière générale et celui d'expression amazighe en particulier. Pour rappel, Belkacem Hadjadj est le réalisateur de deux longs métrages en tamazight: Machaho et Fadhma Nsoumer.

Cérémonie émouvante
La dernière journée du Salon du livre d'histoire pour la mémoire a été marquée par l'animation d'une conférence sur la transmission de l'histoire à la jeune génération ainsi que par un concours inter-lycées autour de l'histoire organisé en collaboration avec la direction de wilaya de l'Education nationale de Tizi Ouzou.

Caravane livresque
Il y a eu aussi une caravane livresque vers Azra, village le plus propre de la wilaya de Tizi Ouzou pour l'année 2021 où un riche programme culturel y a été concocté. Par ailleurs, de nom-breux écrivains ont animé des ventes-dédicaces à l'occasion de la dernière journée du salon à l'instar de Abdelkrim Tazaroute qui a dédicacé son livre consacré au chanteur Brahim Izri et intitulé «Le troubadour des temps modernes».
D'autres auteurs ont dédicacé leurs ouvrages comme Mohand Sadeg, Lynda Hantour, Chabha Ben Gana, Hocine Toumi, Djamila Lounis Belhadj, Nassima Rabhi, Rachida Ben Sidhoum, etc. Il faut rappeler que tout au long de la semaine qu'a durée le salon, de nom-breux thèmes y ont été développés par des spécialistes à l'instar de la conférence sur l'histoire d'Algérie animée par l'historien archéologue Abderrahmane Khelifa suivie d'une vente-dédicace de son nouvel ouvrage intitulé: «La Q'ala des Béni Hammad reine du Hodna, de l'Aurès et des Ziban». Il y a eu des communications dans le même cadre sur les Journées historiques du 8 mai 1945 et du 19 mai 1956.

dimanche 23 mai 2021

 


Abderrahmane Khelifa

On dit généralement que le lieu de naissance influence l'écrivain. Qu'en pensez-vous ?

Sûrement, il y a un cordon ombilical qui nous relie à la terre natale, au terroir. Mais il faut prendre au sens large ce lieu de naissance surtout quand on est archéologue et historien. En effet toute ma vie professionnelle a eu pour théâtre le pays. J'ai fouillé à Tébessa, Alger, Cherchell, Djemila, Tipasa, Sidi Okba-Biskra, Qal'a des Béni Hammad, Agadir- Tlemcen, Honaïne. Cela crée des liens. En outre, quand on lit les ouvrages d'histoire, on est attaché à son pays plus qu'à son village. Cela étant, je suis content que mon village natal, Tamda, dans le Haut Sebaou (wilaya de Tizi Ouzou) soit une station préhistorique.

Qu'est ce qui vous a poussé à écrire et par qui avez-vous été influencé ?

J'ai passé plus de quarante ans à parcourir le pays pour les problèmes de patrimoine (archéologie, musée, monuments et sites historiques). J'ai d'abord rédigé ma thèse de doctorat qui est un bon exercice de rigueur et de rédaction, fruit de longues années de recherches et de fouilles archéologique. Aussi, acquiert- on une certaine expérience et une connaissance non négligeable. Je me suis dit qu'il serait dommage de ne pas transmettre mon savoir, que je dispensais en cours à l'EPAU et à l'Ecole supérieure des Beaux-arts à un plus large public. Au cours de ma carrière, j'ai publié des articles dans des publications spécialisées, donc il me fallait écrire à la fois pour un large public tout en gardant une information fiable.

Dans vos différentes lectures quels sont les ouvrages qui vous ont le plus influencé ?

Tous les livres d'histoire relatifs au Maghreb. Particulièrement, Abderrahmane Ibn Khaldun qui est un ouvrage monumental mais qui est un outil de première main pour la connaissance de notre pays. Cela étant je suis attiré par les romans historiques et je ne désespère pas un jour d'en écrire un. J'ai un certain nombre d'idées que je compte bien exploiter un jour. Pour le moment, j'écris une histoire des villes.

Les livres parus jusqu'ici en Algérie reflètent-ils les différentes séquences de notre histoire ?

Je ne porte pas de jugement sur les différents livres car nous avons un déficit en matière de production livresque et ce déficit est ressenti dans tous les pays musulmans. Et surtout dans le domaine de l'Histoire. Donc il faut écrire. Le lectorat fera son choix.

 Malika Bendouda, ministre de la Culture et des Arts, a installé mardi, à l'Opéra d’Alger Boualem-Bessaïh, les membres du conseil consultatif du patrimoine. Ce dernier est composé de onze membres (universitaires, chercheurs, personnalités nationales reconnues pour leur travail sur le patrimoine culturel…), est-il mentionné dans le communiqué de presse. Parmi ces personnalités, on retrouve Fouad Soufi (historien), Nadir Marouf (universitaire, auteur), Abderrahmane Khelifa (docteur en archéologie), Hadj Melilani (spécialiste en anthropologie socio-culturelle) ou encore Azzedine Guerfi (membre fondateur de l’association des Amis de Medghacen).

Concernant ce conseil consultatif du patrimoine – premier du genre dans le pays – il est indiqué qu’il a pour mission notamment d’enrichir le cadre juridique, institutionnel et organisationnel du patrimoine et fixer les priorités dans ce domaine, travailler sur les projets de monuments, stèles et autres œuvres artistiques destinées aux espaces publics. Il est également question de mener des projets de recherche en archéologie, histoire et anthropologie, valoriser l’aspect économique dans l’exploitation des monuments et sites patrimoniaux, encourager les publications en lien avec le patrimoine culturel. Les membres du conseil pourront, entre autres, émettre des avis concernant les travaux de protection, de restauration et de réhabilitation des monuments et sites historiques, des recommandations et des propositions pour la protection du patrimoine culturel matériel et immatériel.

Lors de l’installation de ce conseil, la ministre a souligné que ce conseil “est à la fois une structure de réflexion et une structure opérationnelle qui a pour mission d’aider les services du ministère de la Culture et des Arts dans ses missions de protection du patrimoine”, tout en appelant les membres du conseil à “faire participer la société civile et aider les citoyens à connaître et à apprécier à sa juste la valeur notre patrimoine culturel national”. Pour rappel, le conseil consultatif du patrimoine a été créé par le décret exécutif 21-124 du 29 mars 2021.

R. C.


 

Les éditions Anep annoncent trois nouvelles publications

 Publié Le : Jeudi, 20 Mai 2021 18:37    Lu : 51 fois
Les éditions Anep annoncent trois nouvelles publications

ALGER- Les éditions "Anep" ont annoncé jeudi la publication de trois nouveaux ouvrages, déjà disponibles en librairie, dédiés à l'histoire, la politique et l'actualité de la pandémie du coronavirus.

L'éditeur annonce la publication de "La Qal'a des Béni Hammad, reine du Hodna de l'Aurès et des Ziban", de l'archéologue et historien Abderrahmane Khelifa, dédié à cette ville forteresse et capitale des Hammadites fondée en 1007 et qui figure sur la liste représentative du patrimoine mondiale de l'humanité de l'Unesco depuis 1980.

Historien et archéologue, Abderrahmane Khelifa a signé de nombreux ouvrages sur le patrimoine culturel algérien dont "Honaïne: ancien port du royaume de Tlemcen", "Alger la bien gardée", "Alger, histoire et patrimoine" ou encore "Bajaia, capitale des lumières".

 

Installation des membres du Conseil consultatif du patrimoine culturel

 Publié Le : Mercredi, 19 Mai 2021 10:43    Lu : 37 fois

ALGER - La ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda a procédé, mardi à Alger, à l'installation des membres du Conseil consultatif du patrimoine culturel, une instance composée de personnalités du monde de la recherche et de représentants de la société civile, chargés de produire des recommandations dans le domaine de la conservation, de la restauration de l'exploitation et de la recherche scientifique.

Ce Conseil est composé des chercheurs dans les domaines de l'histoire, l'archéologie et l'anthropologie Fouad Soufi, Nadir Marouf, Abderrahmane Khelifa, Abdelkader Derradji, Salim Drici et Hadj Meliani en plus de la pédagogue et auteure Zoubida Maâmria, de l'architecte des monuments Fatma Zohra Guerbabi.

Le Conseil compte également trois représentants de la société civile, Mohamed Benbahmed Imnassen fondateur d'une association de promotion du patrimoine de la vallée du Mzab, Azzeddine Guerfi, éditeur et fondateur de l'association "Les amis de l'Imedghassen", et Kouider Mitaïr de l'association "Bel horizon".

Créé par décret en mars dernier, sur proposition du ministère de la Culture et des Arts, le Conseil consultatif du patrimoine culturel a pour mission d'enrichir l'arsenal juridique et institutionnel en lien avec le patrimoine, orienter les projets de restauration, émettre des avis sur les stèles, statues et monuments destinés à être installés dans les lieux publics ou encore promouvoir la coopération avec la société civile.

Le Conseil devra également encourager la recherche et les publications scientifiques dans les différentes disciplines en lien avec le patrimoine et valoriser l'aspect économique de l'exploitation des sites du patrimoine.

Lors de cette cérémonie d'installation, qui s'est déroulée à l'Opéra d'Alger en présence de plusieurs membres du gouvernements, la ministre de la Culture  et des Arts, a assuré que la création de ce Conseil n'est en rien un acte bureaucratique mais une "réponse à une réalité floue que vit le patrimoine" estimant que le Conseil est une "instance de réflexion et d'action" qui appuie le ministère et participe aux mécanismes de préservation du patrimoine.

La ministre a également expliqué que le Conseil devra participer à l'effort de préservation du patrimoine et proposer des mécanismes d'intervention en cas de menace, en plus d'impliquer la société civile dans l'inventaire du patrimoine et les opérations de classement.