mardi 2 novembre 2021

 

Rencontre avec Abderrahmane Khelifa à la librairie Dzair Chaib : L’Algérie à travers les âges

 
01 NOVEMBRE 2021 À 10 H 05 MIN
 

Le géographe,historien et archéologue Abderrahmane Khelifa, qui n’est plus à présenter au public, a présenté, samedi après-midi, à la librairie Dzair Chaib, une conférence intéressante portant sur la profondeur de l’histoire de l’Algérie depuis 2000 ans, avec la découverte archéologique dans la région d’Aïn Boucherit à Sétif.

Cette conférence du chercheur et universitaire Abderrahmane Khelifa, qui est venu présenter l’Algérie à travers les âges, a fait l’objet d’une attention particulière d’un public fort nombreux. Il a, ainsi, proposé un voyage initiatique à travers le temps et l’espace.

En effet, en bon orateur, Abderrahmane Khelifa s’est attelé à montrer la profondeur de l’histoire de l’Algérie avec cette découverte de Ain Boucherit jusqu’à nos jours. Il s’est appuyé sur toutes les séquences historiques de notre pays depuis la fondation de Carthage -814 av. J.-C. avec l’ensemble des comptoirs sur la côte algérienne puis avec la destruction de Carthage en – 146.

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Le conférencier rappelle qu’il y a eu une occupation romaine qui a duré jusqu’en 429 de l’ère chrétienne, la venue des Vandales d’Espagne qui sont restés près d’un siècle. Ces derniers ont été chassés par les Byzantins à partir de 533 jusqu’à 647, date de la venue des musulmans avec Abdellah Ben Saad en battant les byzantins. Les musulmans s’installent alors en Afrique du Nord durant une longue durée. L’universitaire explique que durant toutes les périodes des Fatimides, des Almoravides, des Hammadites, des Hafside, des Mérénites et des Ziyanites, l’Etat Algérien s’est constitué entre autres avec ses rois, ses administrations, ses impôts. «Cela nous amène, dit-il, à la période ottomane où les Algériens font appel aux Ottomans qui se sont installés de 1518 jusqu’à 1830, voire jusqu’à 1837, date de l’occupation de Constantine par les Français. Quand les Français sont arrivés ici, ils ont participé de la même façon que les colonisateurs. Ils ont pris les terres aux paysans. Ils ont fait payer des impôts. Ils ont déportés les tribus, même en nouvelle Calédonie et en Guyane. Il y a eu aussi la possession des terres avec la loi Warnier. Mais il y a eu par la suite l’Indépendance de l’Algérie.» L’archéologue fait remarquer à l’assistance qu’il n’utilise jamais le mot Maghreb car pour lui, le Maghreb est une invention. «Dans le sens où le mot Maghreb signifie que vous êtes à l’Ouest de quelqu’un. Que le quelqu’un est soit à Médine, à Damas ou à Bagdad. Les premiers nationalistes parlaient de tous africains.

Il y avait même une chanson là-dessus intitulée Hayou el chabab. Après il y avait le grand Maghreb, puis on a ajouté le grand Maghreb Arabe. C’est ce grand Maghreb arabe qui fait que je ne peux pas parler de Jugurtha». Le conférencier estime que quand on regarde et qu’on étudie l’histoire de l’Algérie, on est étonné par ces vagues humaines qui sont venues en Algérie. Preuve en est, pendant le moyen-âge, il y a eu un flux de familles qui sont passées dans notre pays. Il indique également qu’il faut tenir toujours compte de la démographie parce que le premier principe dans l’histoire, c’est la démographie. Selon l’universitaire, un produit qui a été créé ici sur cette terre d’Algérie, que ce soit du bois, de la pierre, de la monnaie, «qui me caractérise, qui fait de moi qui je suis. Ma formation de géographe, d’historien et d’archéologue fait que pour moi, il faut lier ces ensembles là pour pouvoir parler d’un peuple qui réunit soit par des institutions, soit par des guerres, par toutes sortes de choses.

A partir de ce point de vue-là, je considère que tout au long de mon histoire, il faut ajouter des jalons à cette Histoire. Et cette Histoire, je la vois à travers ce galet ou encore cette mâchoire, datant de 2000 ans, trouvée dans la région d’Ain Boucherité».

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