samedi 6 mai 2023

 

Conférence d’Abderrahmane Khelifa à la librairie Chaïb Dzaïr : «L’Algérie à travers les âges», récit d’un archéologue

Ph. A. Asselah
Ph. A. Asselah

L'objectif de la rencontre littéraire, dixit l'archéologue et historien Abderrahmane Khelifa, est de montrer la «profondeur de l'histoire de l'Algérie depuis 2.000 ans et même depuis 400.000 ans, avec la découverte archéologique d’Aïn Boucherit».

Toutes les séquences historiques de notre pays depuis la fondation de Carthage -814 av. J.-C. sont passées au crible par le spécialiste. De la préhistoire à l’Algérie moderne, les invités de la conférence ont voyagé dans le temps grâce à la faconde de l’archéologue qui a retracé les épopées algériennes. Ce voyage dans le passé a permis la redécouverte des civilisations qui se sont succédé. Sur le plan historique, affirme Khelifa, les «centres de gravité» furent nombreux. Cirta, d’abord, qui était la capitale de Massinissa mais d’autres villes comme Tlemcen, Tihert, Achir, Béjaïa, Alger ont été, tour à tour, des points d’ancrage de dynasties et de civilisations. «C’est cette pluralité et ce patrimoine accumulé qui a fait l’Algérie dans toute sa diversité», a-t-il souligné. Abderrahmane Khelifa rappelle que l'histoire de l'Algérie s'insère dans une «histoire plus large», celle du Maghreb qui remonte à des millénaires. «Dans l'Antiquité, le territoire algérien connaît la formation de royaumes numides avant de passer sous la domination partielle des Romains en 429 a.p. J.-C., la venue des Vandales d'Espagne qui sont restés près d'un siècle et qui ont été chassés par les Byzantins à partir de 533 jusqu'à 647, date de la venue des musulmans avec Abdellah Ben Saad qui arrive en 647. Les musulmans s'installent en Afrique du Nord pour une très longue durée.» Dans le même sillage, l'historien explique que «durant toutes ces périodes, l’Etat algérien s'est constitué avec ses rois, ses administrations, ses impôts, etc». «Cela nous amène à la période ottomane où les Algériens font appels aux Ottomans qui se sont installés de 1518 jusqu'à 1830, voire jusqu’à 1837, date de l'occupation de Constantine par les Français», rappelle l’historien qui ajoute que «lorsque les Français sont arrivés, ils participeront à la même entreprise que les autres colonisateurs : spoliation et confiscation des terres des paysans, impôts, déportation des tribus… ». Jusqu’à l’indépendance arrachée au prix du sacrifice et du sang.
Sihem Oubraham

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