dimanche 18 septembre 2011

Ouvrage sur Alger

Voici la couverture du livre sur "Alger Histoire et Patrimoine" édité par l'ANEP en 2010.

Alger fascine par son histoire. Rien ne prédisait un destin aussi prodigieux que celui qu’a connu la ville d’El Djezaïr Bani Mezghanna. Cette petite bourgade tour à tour appelée Ikosim, Icosium, Djazaïr Bani Mezghenna, fut servie par un site pourvu d’une large baie à l’abri des vents, et par un arrière pays exceptionnellement fertile (plaine de la Mitidja). La petite bourgade se développe doucement durant l’antiquité et elle commence à être citée par les géographes arabes et par les portulans, ces cartes marines du moyen-âge. Terminal des routes caravanières, son port exportait toutes sortes de marchandises. Cette richesse se voit encore dans les édifices encore en place comme la Grande mosquée d’Alger bâtie à l’époque de la prospérité almoravide (1096) et qui est à ce jour le plus vieil édifice daté. Terre d’accueil, elle reçoit en grand nombre, comme les autres villes du Maghreb, les morisques et les juifs d’Espagne fuyant la « reconquista » et l’inquisition espagnole de la fin du XIVe et du XVe siècle. Elle parvient à se hisser au rang de métropole au début des temps modernes grâce au génie de Kheir ed Dine Barberousse. Des aventuriers de tout bord viennent chercher fortune dans ce nouvel Eldorado méditerranéen. Elle connaitra un essor sans précédent au début des temps modernes et sa réputation de bastion (Alger la bien Gardée) contre l’impérialisme espagnol sera assise avec les échecs répétés de l’invincible armada, notamment l’expédition menée par Charles Quint lui-même en octobre 1541. Des écrits de plus en plus nombreux la font connaître davantage. Elle apparaît dans sa blancheur éclatante ouverte vers la Méditerranée comme la voile d’un bateau. Marmol de Carvajal, prisonnier des algériens à cette époque, affirmait à juste titre dans sa « Description de l’Afrique » qu’elle était la ville la plus riche de la Méditerranée. Alger recevait des hommes et femmes de divers horizons : russes, scandinaves, anglo-saxons, baltes, flamands, italiens, espagnols, grecs, corses, et même des chinois et des japonais… Beaucoup se convertissent à l’Islam et s’installent dans la ville. Braudel parle de « la prodigieuse croissance d’Alger », qu’ « elle est la jeunesse de la mer » et que son dynamisme « s’avère celui d’une ville neuve en rapide croissance ».Cela se voit dans son urbanisme : construction de mosquées, d’aqueducs, de remparts, de fontaines, de palais... Le temps et les hommes n’ont pas effacé totalement les traces de son histoire qui remonte aux temps les plus anciens et encore de nos jours, des découvertes sont faites apportant un peu plus d’éclairage sur l’histoire de la ville. La colonisation française dans ses débuts détruira une grande partie de la vieille ville, mais peu à peu le site s’impose par sa beauté et la ville prendra la forme que nous lui connaissons aujourd’hui. Ce livre, qui se veut une clé pour la compréhension de la ville dans ses différents développements est un élément supplémentaire à la connaissance de la ville depuis ses origines à nos jours. Abderrahmane Khelifa

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