mercredi 1 août 2012



Culture : LA REVUE RÉFLEXIONS ET PERSPECTIVES EST NÉE
Un premier numéro consacré au cinquantenaire

Réflexion et perspectives, la nouvelle publication périodique de l’université Alger II, est disponible en librairie. Il s’agit d’une revue semestrielle à vocation scientifique et académique.
Le premier numéro, dont la parution coïncide avec le début des festivités marquant le cinquantième anniversaire de l’indépendance, est d’ailleurs spécialement consacré à cet événement historique. Il s’intitule «Cinquantenaire de l’Algérie indépendante. Itinéraires et visages en devenir». Au vu de la qualité et de la diversité des contributions rassemblées dans cette première édition de 504 pages, on peut déjà souligner que le lecteur a entre les mains un véritable ouvrage de référence. Une réflexion approfondie et pluridisciplinaire sur l’Algérie d’hier et d’aujourd’hui telle que vue, écoutée, auscultée ou même disséquée par 22 enseignants-chercheurs de l’université Alger II et d’ailleurs. Au moyen de l’analyse, de la critique, du questionnement et de la mise en perspective (l’Algérie, demain), toutes et tous ont travaillé chacun avec les outils de sa spécialité et selon le thème traité. Pour offrir un voyage au fond de la mémoire et de territoires complexes. Afifa Bererhi, directrice de rédaction, rappelle fort justement dans son introduction : «50 ans, c’est l’âge d’une maturité qui autorise un bilan dans la perspective de se projeter dans l’avenir (...). C’est précisément dans cette perspective que s’inscrivent en majorité les présentes contributions. Aussi, il n’y a pas à s’étonner de la tonalité critique qui s’en dégage (...). Toutes dressent un état des lieux révélateur des capacités de régénérescence et de dépassement des inaptitudes à répondre aux besoins et aspirations d’une société promise au changement.» Aussi, le travail critique occupe ici, et fort logiquement, une place singulière. La perspective critique est elle-même revendiquée, à juste titre, comme une des pierres angulaires du développement et de l’essor futur. Par exemple, le sociologue Nadji Safir ne se limite pas à diagnostiquer «les cinq principales dimensions constitutives de la crise complexe vécue par le pays», il donne encore plus d’éclairage à sa contribution en faisant des projections tout en soulignant les enjeux en cours et à venir. Quant à Slimane Medhar, il livre une analyse pertinente sur les causes du sous-développement en Algérie : le système social traditionnel serait en grande partie responsable de cet échec et du délabrement progressif de la vie sociale. Le chapitre intitulé «La ville, baromètre de la crise» est complété et enrichi par les contributions de Saïd Belguidoum, Melyssa Haffaf et Madani Safar Zitoun. D’autres chapitres sont également consacrés à l’enseignement et à la formation professionnelle, à la culture, la sociolinguistique, la littérature, le cinéma... Des contributions qui, toutes, relèvent des sciences humaines et sociales et qui, mises ensemble, dressent un état des lieux réellement exhaustif. Parmi ces regards croisés sur l’Algérie, on retiendra d’autres noms qui font autorité : Mustapha Cherif, Fanny Colonna, Abderrahmane Khelifa, Dalila Morsly, Mohamed Ghamallah ou encore Christiane Chaulet Achour et Leïla Rezzoug. On retiendra surtout que, globalement, tous ces intellectuels font remarquer qu’une dynamique est enclenchée malgré les difficultés, les crises... La société algérienne est en train de se moderniser, elle est en quête de modernité. Pour Mustapha Cherif notamment, l’Algérie «peut être un phare du renouveau, capable de relever les défis de notre temps à commencer par celui de la société du savoir».
Hocine T.
Réflexions et perspectives, revue scientifique et académique de l’université d’Alger II, juin 2012, 504 page, 500 DA.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/07/31/article.php?sid=137328&cid=16

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