mercredi 1 août 2012


T O U R I S     E
M
Publications
L
e livre, véritable ouvrage d'art,
accentue l'aspect historique du
thème. Style gothique sur papier
façon parchemin, lettrine ornementale,
accompagnent de splendides photos et des
cartes anciennes. L'auteur revient avec
force détails géographique, faunistiques et
historiques sur la sublime région des Traras
qui abrite cette petite ville au passé prestigieux. Avant son appellation de Honaine,
elle se nomma Artisiga et Gypasaria.
L'auteur nous y apprend que Honaïne est
présente dans divers écrits anciens tels que
ceux des historiens El Bekri et El Idrissi.
L'Emir Abdelkader y a livré "la fameuse
bataille" de Sidi Brahim. Situé au centre de
la partie littorale du Massif des Traras, c'est
un carrefour entre le Maghreb central et le
Maghreb extrême avant de devenir aussi un
point de passage privilégié sur l'axe nordsud, soit entre la péninsule ibérique et la
profondeur continentale de l'Afrique. Ce
site médiéval abrite des monuments historiques tels que la casbah, plus connue sous
le nom de "Dar Essoltane", mais aussi les
remparts, Bordj El Bahri, et une tour de
guet. Autant de vestiges, aujourd'hui à
l'abandon, qui rappellent que cette cité a
sombré dans l'oubli après avoir connu la
prospérité et la notoriété. Elle a été occupée
par les Espagnols, en 1531, et détruite en
1535.
Dans son avant-propos, Abderahmane
Khelifa relate les circonstances qui l'ont
amené il y a près de quarante ans sur le site.
" Lorsqu'en 1970, j'avais été chargé par le
service des antiquités algériennes de faire
une mission à Honaïne, je ne me doutais
pas que j'allais consacrer une bonne partie
de mon temps à l'étude de ce site dont il
restait quelques vestiges en place ".
L'historien  reconstitue en quatre étapes
l'histoire de Honaïne. La première s'étend
de l'Antiquité jusqu'à l'avènement de
l'Islam au Maghreb. La deuxième revient
sur le règne des Almohades dont le fondateur, Abd El Moumen Ibn Ali est natif de
Honaïne. La ville connaît un développement urbain  et assoit sa domination politique. Puis vint l'âge d'or de Honaïne, troisième étape. A partir de 1248, la dynastie
zianide s'émancipe des almohades en
déclin, le port se développe considérablement et devient une plaque tournante du
triangle Maghreb-Afrique-Méditerranée.
C'est son apogée. La dernière étape revient
sur la  prise de Grenade en 1492. La découverte du Nouveau Monde ouvre de nouveaux flux maritimes et commerciaux tandis que le monde musulman noue avec la
décadence. En même temps, le trafic de l'or
périclite et Alger, sous la houlette ottomane, capte l'essentiel des échanges.
Honaïne connaîtra alors l'amorce de son
déclin.
Le livre pose avec acuité le problème de la
conservation d'un patrimoine méconnu du
grand publique et permet de sortir de l'ombre une région à la beauté aussi fabuleuse
que sauvage. Situé à une quarantaine de
kilomètres  de  Beni  Saf,    la  petite  ville  de
Honeine fut du 13ème au 16ème siècle le
port de Tlemcen.  Les remparts et les ruines
apparentes, bien qu'elles soient totalement
délaissées, témoigne de ce  passé
glorieux.
Dans le petit port, les barques des
pêcheurs, rouges, vertes, bleues se découpent sur les montagnes des Traras. Un
monde à part, fait de merveilles de la
nature et où le temps semble s'être arrêté.
Car Honeine est un village hors du temps.
Ni son caractère historique, ni ses plages
sont loin, pour le moment d'être mis en
valeur. La ville qui se réveille en été, est
encore baignée de léthargie durant tout le
reste de l'année. Ancien élève de l'ENS,
docteur en histoire et archéologie,
Adberrahmane Khelifa a fait de nombreuses fouilles dans les sites médiévaux de la
région de Tlemcen.
Honaïne, ancien port du royaume de
Tlemcen
De Abderahmane Khelifa
Dalimen Editions 2008- 399 pages
R.C
UN passé prestigieux
Honaïne, ancien port
du royaume de Tlemcen
Honaïne, ses habitants vous diront de prononcer “H'naïne”, escale phénicienne et cité numide, abritait le plus
important port de la région qui était aussi celui de Tlemcen au XIII
e
siècle est mise à l'honneur dans cet ouvrage
magnifique signé Abderahmane Khelifa, archéologue et historien, publié aux éditions Dalimen. L'ouvrage rappelle
que ce petit port de pêche à l'ouest du pays fut la voie méditerranéenne pour le commerce avec Tafilalet et l'ancien
Soudan. Aujourd'hui, des remparts, des tours, un petit musée témoignent de la ville kharedjite.
Nov  /  Dec 2008
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