vendredi 7 octobre 2011


a) Abderrahmane Khelifa, Saïd Dahmani, Sabah Ferdi et Mounir Bouchenaki


Paru dans El Watan du 12-4-2009.

Une autre figure du Patrimoine Algérien s’éteint : Pierre Salama, l’éternel chercheur
Pierre Salama est décédé le 2 avril 2009 à Paris. Né à Alger le 2 janvier 1917, Pierre Salama fit ses études au petit lycée de Ben Aknoun (1928-1931), au Grand lycée d’Alger ( actuellement lycée Emir AbdelKader), où il eut comme maître René Lespès, historien et géographe puis entreprit des études de droit.
Le droit romain l’avait mené directement à l’archéologie et dès 1940, Louis Leschi, directeur des antiquités de l’Algérie l’avait encouragé dans cette voie. Il faut souligner que son beau-frère, Me Dechezelles, était l’avocat de Messali Hadj et qu’à ce titre Pierre Salama était un personnage qui n’avait pas bonne réputation dans la société coloniale de l’époque. En 1947, il publia La Carte du réseau routier de l’Afrique du Nord, jointe ensuite à son ouvrage sur les Voies romaines de l’Afrique du Nord. Mais l’œuvre de Pierre Salama ne pouvait se limiter à cet ouvrage qui fut un livre de référence pour tous ceux qui s’intéressaient à l’Afrique et qui demeure à ce jour un outil de travail remarquable. Après l’obtention de son doctorat en droit en 1951, Pierre Salama intégra l’enseignement. Il fut nommé responsable de la circonscription archéologique et entreprit des fouilles à Tamentfoust (Rusguniae), auxquelles il consacra un important article dans La Revue Africaine de 1955. A partir de 1954, il enseigna l’histoire des institutions politiques du Maghreb. à l’Institut des études politiques d’Alger, En 1962, il passa à la faculté de droit d’Alger où il assura l’enseignement du droit romain jusqu’en 1982. Il enseigna également à l’Ecole nationale d’administration et dans ces deux établissements, il eut à former des générations de juristes et d’administrateurs. Ses étudiants gardent de lui le souvenir d’un pédagogue plein d’humour. Parallèlement, il était en perpétuel contact avec les archéologues qui se souviennent de sa connaissance du terrain et de sa culture immense. L’Algérie antique, qu’il avait sillonnée maintes fois, n’avait pas de secret pour lui. Il avait en plus une connaissance de la numismatique africaine hors du commun. Il continua ses travaux de recherches sur l’antiquité du Maghreb avec toujours autant de passion, de lucidité et d’esprit et mettait une dernière touche à son monumental Corpus des milliaires africains (CIL, XVII, Berlin). Ses articles les plus marquants furent réunis et publiés en 2005. Son amour de l’Algérie était resté intact.
Ses amis Abderrahmane Khelifa, Saïd Dahmani, Sabah Ferdi et Mounir Bouchenaki

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