a) Abderrahmane Khelifa, Saïd Dahmani, Sabah Ferdi et Mounir Bouchenaki
Paru dans El Watan du 12-4-2009.
Une autre figure du Patrimoine
Algérien s’éteint : Pierre Salama, l’éternel chercheur
Pierre Salama est décédé le 2 avril 2009 à
Paris. Né à Alger le 2 janvier 1917, Pierre Salama fit ses études au petit
lycée de Ben Aknoun (1928-1931), au Grand lycée d’Alger ( actuellement lycée
Emir AbdelKader), où il eut comme maître René Lespès, historien et géographe
puis entreprit des études de droit.
Le droit romain l’avait mené directement à
l’archéologie et dès 1940, Louis Leschi, directeur des antiquités de l’Algérie
l’avait encouragé dans cette voie. Il faut souligner que son beau-frère, Me
Dechezelles, était l’avocat de Messali Hadj et qu’à ce titre Pierre Salama
était un personnage qui n’avait pas bonne réputation dans la société coloniale
de l’époque. En 1947, il publia La
Carte du réseau routier de l’Afrique du Nord, jointe ensuite
à son ouvrage sur les Voies romaines de l’Afrique du Nord. Mais l’œuvre de
Pierre Salama ne pouvait se limiter à cet ouvrage qui fut un livre de référence
pour tous ceux qui s’intéressaient à l’Afrique et qui demeure à ce jour un
outil de travail remarquable. Après l’obtention de son doctorat en droit en
1951, Pierre Salama intégra l’enseignement. Il fut nommé responsable de la
circonscription archéologique et entreprit des fouilles à Tamentfoust
(Rusguniae), auxquelles il consacra un important article dans La Revue Africaine de
1955. A
partir de 1954, il enseigna l’histoire des institutions politiques du Maghreb.
à l’Institut des études politiques d’Alger, En 1962, il passa à la faculté de
droit d’Alger où il assura l’enseignement du droit romain jusqu’en 1982. Il
enseigna également à l’Ecole nationale d’administration et dans ces deux
établissements, il eut à former des générations de juristes et
d’administrateurs. Ses étudiants gardent de lui le souvenir d’un pédagogue
plein d’humour. Parallèlement, il était en perpétuel contact avec les
archéologues qui se souviennent de sa connaissance du terrain et de sa culture
immense. L’Algérie antique, qu’il avait sillonnée maintes fois, n’avait pas de
secret pour lui. Il avait en plus une connaissance de la numismatique africaine
hors du commun. Il continua ses travaux de recherches sur l’antiquité du
Maghreb avec toujours autant de passion, de lucidité et d’esprit et mettait une
dernière touche à son monumental Corpus des milliaires africains (CIL, XVII,
Berlin). Ses articles les plus marquants furent réunis et publiés en 2005. Son
amour de l’Algérie était resté intact.
Ses amis Abderrahmane Khelifa, Saïd
Dahmani, Sabah Ferdi et Mounir Bouchenaki
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