mercredi 5 octobre 2011


Histoire d’El Djazaïr, Bani Mezghanna
Petite bourgade tour à tour appelée Ikosim, Icosium, Djazaïr Bani Mezghenna, fut servie par un site pourvu d’une large baie à l’abri des vents, et par un arrière pays exceptionnellement fertile (plaine de la Mitidja). La petite bourgade se développe doucement durant l’antiquité  et elle commence à être citée par les géographes arabes et par les portulans, ces cartes marines du moyen-âge. Terminal des routes caravanières, son port exportait toutes sortes de marchandises. Cette richesse se voit encore dans les édifices encore en place comme la Grande mosquée d’Alger bâtie à l’époque de la prospérité almoravide (1096) et qui est à ce jour le plus vieil édifice daté de la ville. Terre d’accueil, elle reçoit en  grand nombre, comme les autres villes du Maghreb,  les morisques et les juifs d’Espagne fuyant la « reconquista » et l’inquisition espagnole de la fin du XIVe et du XVe siècle.
Elle parvient à se hisser au rang de métropole au début des temps modernes grâce au génie de Kheir ed Dine Barberousse. Des aventuriers de tout bord viennent chercher fortune dans ce nouvel Eldorado méditerranéen. Elle connaîtra un essor sans précédent  au début des temps modernes et sa réputation de bastion (Alger la bien Gardée) contre l’impérialisme espagnol sera assise avec les échecs répétés de l’invincible armada, notamment l’expédition menée par Charles Quint lui-même en octobre 1541. Des écrits de plus en plus nombreux la font connaître davantage. Elle apparaît dans sa blancheur éclatante ouverte vers la  Méditerranée comme la voile d’un bateau. Marmol de Carvajal, prisonnier des algériens à cette époque, affirmait à juste titre  dans sa « Description de l’Afrique » qu’elle était la ville la plus riche de la Méditerranée. Alger recevait des hommes et femmes de divers horizons : russes, scandinaves, anglo-saxons, baltes, flamands, italiens, espagnols, grecs, corses, et même des chinois et des japonais… Beaucoup se convertissent à l’Islam et s’installent dans la ville. 
Braudel  parle de « la prodigieuse croissance d’Alger », qu’ «elle est la jeunesse de la mer » et que son dynamisme «s’avère celui d’une ville neuve en rapide croissance ».Cela se voit dans son urbanisme :
 Construction de mosquées, d’aqueducs, de remparts, de fontaines, de palais...  
Le temps et les  hommes n’ont pas effacé totalement les traces de son histoire qui remonte aux temps les plus anciens et encore de nos jours, des découvertes sont faites apportant un peu plus d’éclairage sur l’histoire de la ville. 
La colonisation française dans ses débuts détruira une grande partie de la vieille ville, mais peu à peu le site s’impose par sa beauté et la ville prendra la forme que nous lui connaissons aujourd’hui.

de Abderrahmane Khelifa
ISBN 978-9961-759-56-1

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Honaïne - Ancien port du Royaume de Tlemcen
Sur la côte orano-tlemcénienne,à mi distance entre Ghazaouat et Beni Saf, Honaïne se développa grâce à sa position géographique et  à une conjoncture historique favorable. La ville portuaire de Honaïne et son arrière pays, les Traras, participèrent à toutes les phases historiques qui marquèrent le Maghreb central. Petit établissement côtier, faisant partie du royaume Massaesyle du roi Syphax, dont la capitale, Siga, sur les bords de la Tafna n’est qu’à une vingtaine de km à vol d’oiseau. La ville est mentionnée comme escale durant la période romaine. Dès cette époque, la région est connue pour la richesse de son minerai (cuivre essentiellement) exploitation qui se continue durant le moyen âge. La ville et la région connaissent un nouvel essor avec  la conquête de l’Espagne. Tariq Ibn Ziyad est qualifié d’Al Nafzaoui, El Oulhassi. La tribu des Oulhassa  étant  stationnée de nos jours de part et d’autre de la Tafna. Plus tard, Honaïne et son arrière pays  deviennent le débouché naturel des caravanes qui amènent l’or du Bilad El Soudan et connaissent une prospérité sans précédent. La construction de la mosquée almoravide de Nédroma en est une illustration. La ville se dote de remparts et d’une  mosquée cathédrale. Au XIIe siècle, elle change de statut car elle est le lieu de naissance de Abd el Mu’min ben Ali, le fondateur de la dynastie almohade qui réussit à unifier l’ensemble de l’Afrique du Nord. Avec les Zayyanides de Tlemcen, le port prend une dimension méditerranéenne.  Les bateaux de commerce affluent dans le port situé à l’intérieur de la ville au pied de la Casbah. Les maisons sont coquettes et richement décorées comme l’atteste la description de Léon l’Africain  atteste sur place de l’importance des droits de douanes versés par les bateaux vénitiens qui viennent chercher de la poudre d’or. Honaïne est  aussi un port de voyageurs et nous savons que le grand historien Ibn Khaldun séjourne là avant de se rendre à Grenade.
La ville cesse d’exister au début du XVIe siècle (1535) quand après une occupation espagnole assez brève, elle est complètement détruite et incendiée par la garnison espagnole, incapable de faire face aux attaques des tribus environnantes. C’est dans les environs de la ville que les troupes de l’Emir Abdel Kader livrent la fameuse bataille de Sidi Brahim.

de Abderrahmane Khelifa
ISBN 978-9961-759-57-8

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